Vaiana la nouvelle princesse qui n’en est pas une.

L’énorme succès de La Reine des Neiges a littéralement relancé la machine à produire des dessins animés chez Disney, elle a crée surtout une nouvelle tendance : faire des personnages qui sortent des clichés. Il y a eu la réadaptation des comics avec Les Nouveaux Héros puis une enquête policière avec un personnage animalier féminin a forte personnalité avec Zootopie. Vaiana a été présentée comme une princesse marginale et plus aventurière que ce qui a été vu précédemment. Le pari est-il réussi?

Synopsis :

Il y a 3 000 ans, les plus grands marins du monde voyagèrent dans le vaste océan Pacifique, à la découverte des innombrables îles de l’Océanie. Mais pendant le millénaire qui suivit, ils cessèrent de voyager. Et personne ne sait pourquoi…
Vaiana, la légende du bout du monde raconte l’aventure d’une jeune fille téméraire qui se lance dans un voyage audacieux pour accomplir la quête inachevée de ses ancêtres et sauver son peuple. Au cours de sa traversée du vaste océan, Vaiana va rencontrer Maui, un demi-dieu. Ensemble, ils vont accomplir un voyage épique riche d’action, de rencontres et d’épreuves… En accomplissant la quête inaboutie de ses ancêtres, Vaiana va découvrir la seule chose qu’elle a toujours cherchée : elle-même.

Mon Avis :

Il est mis d’entrée en avant que ce Disney ne sera pas traité de la même façon que ses prédécesseurs. Premièrement Vaiana conserve ses parents tout au long du film, fait qui peut paraître anodin mais qui est trop rare pour ne pas être souligné. Si vous êtes sceptiques quand à ce fait je vous renvoie a la chanson du Youtubeur LinksTheSun qui est hilarante. Refermons la parenthèse, ce Disney se place aussi en écho avec d’autres films Disney qui eux parlent d’intégration, dans Vaiana, on parle d’aventure. Mais surtout d’ouverture de soi et de découvert : bref une quête d’initiation.

De même l’animal de compagnie du personnage principal, le coq Hei Hei, est aux antipodes des standards habituels tels que Polochon ou Pascal. Ici le coq est débile littéralement, mais également devient le ressort comique de tout le dessin animé. Ce qui est tout de même paradoxal car toute la promotion du film s’est faite sur le cochon et non le coq. Pour preuve regardez l’affiche du film, les deux animaux sont mis en avant, alors que leur temps de passage à l’écran est diamétralement opposé.

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Pourtant malgré toute cette communication, et cet apparent changement au sein même de ce qui fait l’essence du dessin animé, celui-ci reste tout de même très prévisible. Les ressorts narratifs sont tellement gros qu’ils sont visibles longtemps à l’avance à tel point que la saveur du film en devient fade. Tout le déroulé est extrêmement simple faisant que le vent de fraîcheur qui souffle au début du film se ternit très rapidement.

C’est également ce fait qui est dommageable car si elle est prévisible, l’histoire de Vaiana reste une belle quête initiatique doublée d’une teinte écologique. Il n’en reste pas moins que sur le fond, ce dessin animé est très « enfantin » sur le fond. L’histoire ne dispose pas en son sein d’éléments tragiques comme il pouvait y en avoir dans Zootopie ou La Reine des Neiges. Tel que l’histoire est contée donne l’impression que le sous texte d’adresse également aux enfants puisque les deux personnages sont traités comme tels.

D’un côté il y a Vaiana, une jeune princesse présentée comme responsable mais qui va chercher a quitter son île dès la mort de sa grand mère. Sous ses apparences de fille déterminée et aventurière, elle reste tout de même extrêmement naïve. De cette façon, le film entretien la dimension de quête initiatique qui aboutira au climax final. Et le cheminement de l’héroïne est tortueux : il n’y a pas réellement d’élément marquant dans la narration qui fait comprendre que Vaiana a passé un cap. La bonne surprise se place toutefois dans l’attitude de la jeune femme qui est a la fois forte et déterminée, bien loin des standards habituels.

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De l’autre côté, c’est le demi-dieu Maui qui est le compagnon de voyage de Vaiana. Pour résumer, c’est une divinité à l’ego sur-dimensionnée qui cache un cœur tendre malgré ses biceps. En bref, le partenaire masculin cliché, comme a pu l’être Eugène dans Raiponce mais dans un style différent. En effet Maui n’est intéressé que par la reconnaissance des humains et retrouver sa gloire d’antan. De même, il n’hésite pas à bousculer Vaiana dans ses retranchements. La relation compagnon d’aventure est parfaitement mise en place et même si Maui est cliché, il réussit lui aussi à sortit des standard du genre Disney.

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Si le duo héroïque est crée de façon cohérente, il est tout de même regrettable que le film ne dispose pas réellement de héros iconiques. Alors certes ce n’est pas une condition sine qua non pour un bon film d’animation Disney, cependant il met en relief le parcours du héros. Par exemple, dans Hercule le héros a un parcours pour devenir Dieu avec des épreuves qui jonchent son chemin, le tout avec Hadès dans l’ombre. En ce qui concerne Vaiana le parcours semble moins travaillé et l’antagoniste moins présent. Même si attention l’affrontement final est très bien fait, avec notamment une dimension vidéo ludique importante. De plus, Te-Fiti incarne bien cette versatilité de la nature entre la vie et le chaos et son traitement vis-à-vis de la pierre est intéressant.

Il est également presque impossible de parler d’un long métrage d’animation Disney sans évoquer les chansons. Dans Vaiana les chansons sont relativement bonnes, excepté peut-être la chanson d’introduction du clan qui est longuette. Cependant, celle pour laquelle j’ai eu à titre personnel un coup de coeur est la chanson de présentation de Maui.

Dans cette chanson il est intéressant de regarder le clip : tout est fait en dessin grossier à la main, ce qui constitue un message très clair : la chanson du demi-dieu est un mensonge. En ce qui concerne la deuxième chanson à retenir du film, il s’agit de Bleu Lumière.

Certes ce n’est pas Libérée Délivrée mais ce n’est sans doute pas plus mal, cependant la chanson donne cette sensation des rythmes musicaux du Pacifique sans tomber dans le stéréotype.

Enfin, il est nécessaire de s’attarder sur le doublage français qui, une fois de plus dans un Disney, est à la hauteur de la qualité du film. Cerise Calixte qui incarne Vaiana est efficace et une réelle bonne surprise notamment pour une première en doublage, exercice extrêmement difficile. Anthony Kavanagh lui avait déjà fait ses preuves en doublage d’animation, notamment avec le personnage de Marty dans Madagascar. Autant dire qu’en doublant Maui, celui-ci fait le job et est très juste.

Ma Note : 15/20

Vaiana est un bon Disney, dire le contraire serait mentir. Cependant certaine nuances sont à ajouter. D’emblée le ton est mis sur le fait que ce film ne sera pas comme les autres. Certes le concept est rafraîchissant mais il est tellement rabâché et mis en avant que l’effet se gâte au fur et à mesure du film. Pourtant les idées du film sont plutôt bonnes de base et tout est très réussi mais faire du moderne pour faire du moderne ne devrait pas être tout un pan de l’histoire.

L’histoire est tout de même un mélange harmonieux entre le conte écologique et la quête initiatique d’une jeune fille adolescente. De plus, l’idée de l’ouverture au monde pour les clans du Pacifique est un fil conducteur bien trouvé avec un certain respect des traditions des peuples de cette région. L’ensemble est donc très positif malgré quelques menus soucis qui émaillent le film. Le film est tout de même un succès au box office, il ne dépassera sans doute pas La Reine des Neiges.

Sources :

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=225958.html

http://www.seriebox.com/people/cerise-calixte.html

http://www.seriebox.com/people/anthony-kavanagh.html

http://www.slate.fr/story/129938/vaiana-disney-nouvelle-ere

http://www.huffingtonpost.fr/2016/11/27/vaiana-la-nouvelle-heroine-disney-qui-fait-du-bien-aux-petites/

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