Le Monde de Charlie : le teenage movie hors des clichés

Les récits de jeunesse à l’époque du lycée sont légion dans le cinéma hollywoodien. Les bons récits se situant à cette époque sont en revanche plus rare. Le roman de Stephen Chobsky, Pas Raccord renommé ensuite Le Monde de Charlie fait partie de ces dernières. Si le film semble avoir une dimension biographique beaucoup plus amoindrie, il n’en est rien puisque l’auteur a également pris la casquette de réalisateur. Tandis qu’au casting se trouve Logan Lerman, Emma Watson ou encore Ezra Miller.

Synopsis :

Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un « loser ». En attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.

Mon Avis sur Le Monde de Charlie

Les teenages movies se déroulant au lycée n’ont en général rien d’attrayant dans les créations artistiques. Ainsi l’oubliable série des High School Musical a donné cette image de futilité concernant ce genre de film. Le film réalisé par Stephen Chobsky apporte une autre profondeur à ce genre d’œuvres. Sachez en premier lieu qu’il n’est pas nécessaire d’avoir lu le livre pour comprendre les enjeux du film.

Dès l’entame du film, le spectateur peut aisément saisir que celui-ci joue avec les standards du genre. Entre lieux-communs et mise en avant d’éléments nouveaux. Le Monde de Charlie s’applique tout d’abord à raconter une histoire. En l’occurrence celle de Charlie, avatar de l’écrivain, mal à l’aise lorsqu’il s’agit d’appréhender l’arrivée au lycée. Le personnage est joué par Logan Lerman habitué des films adaptés de romans : Percy Jackson et les Trois Mousquetaires.

Cependant, l’acteur américain est étonnamment juste par rapport à ces derniers films. Le jeune homme n’est pas en roue libre, mais reste dans le cadre du personnage de Charlie. Pour cela, il est en prime bien aidé par deux « jeunes » vétérans : Emma Watson et Ezra Miller. Ces deux acteurs sont tout simplement brillants : suffisamment pour être remarqués, mais en même temps assez en retrait pour laisser Logan Lerman s’exprimer.

Points faibles dans le Monde de Charlie

L’un des problèmes majeurs du film repose dans le traitement des relations amoureuses entre les personnages. Alors certes, le principal intérêt des relations présentées au sein de celui-ci connaissent une issue ratée. Cependant, il est tout de même dommageable que la réalisation et le montage ne mettent pas réellement l’accent sur l’importance de chacune d’entre elles. Pour justement ensuite mieux pouvoir les briser et y créer une émotion palpable, ce qui n’est pas le cas ici.

Le second point faible important du film repose dans le fait que le contenu du film paraît bien moins intense que ce que le fond laisse à penser. Le livre est probablement beaucoup plus riche et complexe que le film qui vulgarise au maximum les enjeux. C’est par exemple le cas du secret autour du passé de Charlie et qui explose en fin de film. Or tout le temps en amont de la révélation ne laisse aucun menu indice qui permettrait au spectateur de se douter de quelque chose. De même le lever du voile sur le secret est bien trop léger par rapport au drame de la situation.

Points forts dans Le Monde de Charlie

Comme évoqué précédemment, le jeu des acteurs est une grande réussite. Cela s’explique par le fait qu’aucun d’entre eux ne cherche réellement à attirer la lumière. La direction d’acteur est bonne et tout se fait en bonne intelligence. Le film réussit même à montrer le potentiel de Logan Lerman c’est dire !

L’autre gros point fort du jeu réside dans le travail de la forme en général. Que ce soient les mises en scènes via les plans ou encore, les musiques mises en avant afin de servir l’aspect général du film. Tout d’abord lors des représentations du film The Rocky Horror Picture Show qui sont dans des plans en vue du spectateur, mais également en arrière-plan de la scène, en bref celle-ci est montrée sous toutes ses coutures.

Enfin, le dernier gros point fort de ce film est qu’il est terriblement juste dans l’histoire qu’elle raconte. Les clichés de films de ce genre sont légion et pourtant l’auteur parvient à les esquiver aisément. À l’inverse, il crée d’autres moments références telles que le passage du tunnel. Le film parvient notamment à mettre en avant cet instant de grâce où les adolescents pensent être les rois du monde, le tout avec la musique de David Bowie « We could be heroes ».

La Note du Monde de Charlie 14/20

Ce qui est important de retenir dans Le Monde de Charlie, c’est que le film ne tombe pas dans les clichés habituels des « teenage-movies ». Le travail sur l’adaptation du roman est de bonne facture, à tel point qu’un spectateur lambda ne l’ayant pas lu peut comprendre aisément les enjeux. De plus, le travail de réalisation et de musique fait en sorte que le film soit également agréable à regarder.

En revanche que le déroulé narratif de l’histoire ne soit pas assez enrobée de nœuds narratifs. L’effet que cela crée est que le film manque d’intensité. Pourtant, les acteurs y sont excellents à commencer par Ezra Miller et Emma Watson qui épaulent parfaitement Logan Lerman. L’interprétation de ce dernier laisse à penser qu’il y a plus de potentiel que laisse à penser sa filmographie. Dans tous les cas si vous n’avez pas vu (lu) Le Monde de Charlie, La Page Culturelle vous le recommande !