Spectre: 007 en apothéose

    007 Spectre (2015)

     Salut tout le monde 🙂 Depuis le 11 novembre, Spectre le dernier opus des aventures de James Bond est sur toutes les affiches de cinéma en France. C’est le deuxième volet réalisé par Sam Mendes après le très réussi Skyfall. Les aventures de l’agent 007 sont donc très attendues par le grand public. La promotion du film a été habilement distillé jusqu’à sa sortie en salles. Voyons voir ce qu’il en est.

Synopsis : Un message cryptique surgi du passé entraîne James Bond dans une mission très personnelle à Mexico puis à Rome, où il rencontre Lucia Sciarra, la très belle veuve d’un célèbre criminel. Bond réussit à infiltrer une réunion secrète révélant une redoutable organisation baptisée Spectre.
Pendant ce temps, à Londres, Max Denbigh, le nouveau directeur du Centre pour la Sécurité Nationale, remet en cause les actions de Bond et l’existence même du MI6, dirigé par M. Bond persuade Moneypenny et Q de l’aider secrètement à localiser Madeleine Swann, la fille de son vieil ennemi, Mr White, qui pourrait détenir le moyen de détruire Spectre. Fille de tueur, Madeleine comprend Bond mieux que personne…
En s’approchant du cœur de Spectre, Bond va découvrir qu’il existe peut-être un terrible lien entre lui et le mystérieux ennemi qu’il traque…

Mon avis : Ce film s’inscrit dans la lignée des précédents où l’agent 007 est incarné par Daniel Craig. Explosif, nerveux, bien mené et moderne. Déjà, cela commence par une entrée en plein milieu de l’action (in media stress) dans les rues de Mexico où l’agent n’est pas en mission officielle. S’ensuit un des meilleurs génériques de la franchise James Bond avec le titre de Sam Smith Wrinting’s on the Wall qui est une bonne chanson mais qui souffre de la comparaison avec le Skyfall d’Adèle.

   S’ensuit ensuite la mise en place de l’histoire bien ficelée avec de très bons moments, par exemple la première apparition du méchant incarné par Christopher Waltz décidément très doué pour les rôles de méchants. Dans cette apparition, il y a une mise en scène très soignée où le méchant se meut dans une société secrète où l’on peut voir une référence à Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick. Le temps que le personnage arrive et qu’il parle, se crée une tension presque palpable pour mettre en garde le spectateur de la dangerosité de cette personne.

   Là où l’on peut pousser un « Cocorico » c’est au sujet de la performance de Léa Seydoux pour son rôle de Madeleine Swann. Une femme aux apparences faibles mais qui apparaît à certains moments plus forte que James Bond. Tout en sachant que Monica Belluci de son côté n’a que trop peu d’importance par rapport à son standing et est dévoué au rôle de « femme-objet » comme dans les anciens films de l’agent secret britannique. Enfin Eve Moneypenny (Naomi Harris) ne se cantonne plus au rôle de jolie secrétaire soupirante, mais bel et bien une femme d’action.

   L’un des regrets principaux du film se trouve au niveau du scénario, réglé comme du papier à musique, où finalement les évènements semblent être totalement évidents et ne surprennent en aucun cas. Le tort que Spectre a, c’est de devoir faire mieux que Skyfall, et parfois on sent quelques moments de faiblesse lors des passages sans action. Même si les dialogues et les répliques sont toujours aussi caustiques et efficaces, avec des moments dans la digne lignée des films de 007.

   Outre le fait que le scénario soit parfois trop prévisible, il s’inscrit irrémédiablement dans les enjeux de notre temps, avec le renseignement et le fait que des sociétés surveillent tout le temps tout le monde. Avec d’un côté la jeune garde pour la modernité du renseignement avec Denbigh joué par Andrew Scott (Sherlock) et de l’autre les méthodes « à l’ancienne » avec M incarné par Ralph Finnes.

   Au niveau de la réalisation, les scènes de poursuites sont un régal pour les yeux. Que ce soit celle à Rome entre l’Aston Martin DB10 et la Jaguar C-X75 n’atteint certes pas le niveau de celle dans Quantum of Solace mais est de très bonne facture. Ensuite il y à une autre scène de poursuite en montagne entre des Jeep et un petit avion de tourisme qui est un réel tour de force. En revanche sur certaines scènes d’actions, ce qui domine plus c’est l’incompréhension totale plutôt que de quelque chose de clair.

   Le dernier point important c’est le héros en lui même. L’entreprise de changement du personnage afin de le rendre plus humain est plus que jamais en marche. Bond n’est plus cette machine à tuer totalement insensible et qui enchaîne les conquêtes féminines comme autant de trophées. Même lorsque l’agent est mis en difficulté sur certains passages, le passage est mis au ralenti laissant le spectateur en suspens. Enfin les gadgets de 007 rentrent un peu plus dans la sobriété avec un Q (Ben Whishaw) résolument moderne.

Note : 16/20 Ce film Spectre s’inscrit dans la droite lignée de ce qui est fait depuis le Casino Royale. Un film bourré d’action mais qui ne fait pas l’erreur de trop négliger le scénario. Même si l’on peut pointer quelques incohérences scénaristiques, l’ensemble général est de très bonne facture. Malgré la difficulté de passer après Skyfall, le pari est plutôt bien réussi et une nouvelle fois James Bond réussi à divertir le spectateur.

   Cependant au sortir de la séance une sensation domine. Celle qui fait que dans un certain sens la boucle est bouclée et qu’il sera difficile de passer après celui-ci pour relancer la machine James Bond. De plus les hésitations de Daniel Craig à reprendre dans l’immédiat le rôle de 007 lancent les spéculations autour d’un nouvel acteur. Quoi qu’il en soit cet opus est déjà une réussite et je ne peux vous inciter qu’à le regarder si l’envie vous en prends 🙂

Sources :

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2015/11/10/y-a-t-il-un-bond-apres-craig_4806227_3476.html?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

http://www.metronews.fr/culture/spectre-le-nouveau-james-bond-realise-le-2e-meilleur-demarrage-de-tous-les-temps-en-france/mokk!88ktBynUspGE/