La Légende du Roi Arthur : la magie à mi-temps

La Légende du Roi Arthur (2015)

Roi-Arthur

           La comédie musicale reprenant la légende arthurienne est en tournée dans toute la France après s’être produite jusqu’au 16 janvier au Palais des Congrès. Celle-ci reprend certains épisodes clés du mythe pour les mettre en scène le tout en musique. En tête d’affiche, on retrouve Florent Mothe dans le rôle du roi Arthur connu pour sa performance dans Mozart : l’opéra Rock qui l’a fait connaître aux yeux du grand public par cette chanson :

Les autres têtes d’affiches sont Camille Lou qui officie en tant que reine Guenièvre ayant joué le rôle d’Olympe dans 1789 : Les amants de la Bastille et ce duo avec celui qui s’est fait connaître dans The Voice : Louis Delort.

Enfin la dernière grosse tête d’affiche de cette comédie musicale c’est Zaho, surtout connue pour sa carrière en solo. Elle qui était venue de base pour la composition des musiques, mais Dove Attia producteur de la comédie musicale, lui propose le rôle de la fée Morgane : principale antagoniste.

Mon avis :

        Il est paradoxal de voir que cette comédie musicale respecte mot pour mot les épisodes du roi Arthur pêche dans son spectacle par excès d’originalité et par moments, par ses manques. Pourtant, le spectacle a tout pour réussir, une bonne mise en scène, de très bons danseurs, mention spéciale aux deux danseurs qui incarnent le Cerf et le Loup (le premier est unijambiste) qui sont exquis dans chacune de leurs danses, et des chorégraphies très bien orchestrées. De même le spectacle qui s’ouvre sur l’épisode de l’épée dans la pierre donne une dimension plus grande au début du spectacle et donc une attente importante. Celle-ci se manifeste lors de la confrontation entre Arthur et son ennemi : Méléagant. Seulement voilà au lieu de cela, le rôle du méchant est l’un des seuls à être transformé et la situation est des plus improbables. Arthur, à genoux ayant vaincu son ennemi, qui lui donne son épée Excalibur afin que Méléagant le fasse chevalier… Et ce dernier s’exécute ! Bon mis de côté cette extravagance scénaristique tout est très fidèle au mythe arthurien.

     Du côté des personnages, leurs rôles sont assez éclectiques : Merlin joué par David Alexis est cantonné à son rôle de formateur d’Arthur et trop fidèle a sa mission. Florent Mothe, dans son personnage de roi légendaire est convainquant et donne même un côté humain tourmenté qui met en balance la dimension mythique d’Arthur. En ce qui concerne le rôle de Guenièvre, les auteurs ont pris le parti de rendre le personnage plus attachant qu’il ne l’est réellement dans les textes. Là où la dite reine se comporte comme une mauvaise femme menant la vie dure à son mari et à son amant Lancelot. Ici, le personnage incarné par Camille Lou apparaît comme écrasé par la fatalité et influencée par la suivante de Morgane : Leïa. En bref, un personnage fait pour que le spectateur ait de l’empathie sur son cas. En ce qui concerne Lancelot, il y a peu à dire, l’écriture en fait un personnage lisse et bien moins complexe qu’Arthur. Enfin focus sur le personnage de Morgane jouée par Zaho qui remplit à merveille son travail d’antagoniste et de femme tourmentée par une vengeance qu’elle a nourri depuis des années. En aparté on peut aussi citer la bonne surprise qu’est le personnage de Ké frère d’adoption d’Arthur interprété par Olivier Mathieu, inspiré du méchant Sénéchal Keu qui est un personnage peu recommandable malgré le fait qu’il fasse partie de la Table Ronde. Ce personnage à une dimension bouffonesque dans les passages non musicaux et ce par débit du fait que le chevalier Perceval, le naïf par excellence soit absent au début de l’histoire.

      Le jeu de décor est très juste et rappelle l’imaginaire arthurien avec d’un côté un décor amovible et un fond d’écran permettant des fonctions numériques. Cependant, celle-ci se rapproche beaucoup de l’univers de la série Game of Thrones dans tout ce qui concerne les bâtisses et châteaux. Un petit détail qui a son importance, c’est la chevelure de Guenièvre qui très semblable à celle du personnage de Daenerys Targaryen. L’autre petit détail qui peut agacer c’est l’absence de musique où l’instrument dominant est la cornemuse, c’est tout de même dommageable dans un univers gaèllo-celtique. Les musiques ont pour principale base des instruments modernes comme il est à la mode avec les nouvelles comédies musicales ( Mozart L’Opéra Rock, 1789 : les Amants de la Bastille …) et là encore c’est décevant puisque La Légende du Roi Arthur ne se démarque pas par rapport aux autres.

Enfin petit focus sur les deux chansons phares de la comédie musicale qui sont chacune dans une des parties du spectacle. D’abord, il y à Auprès d’un autre chanté par Florent Mothe que voici :

C’est clairement une chanson « sur-mesure » pour Florent Mothe, lui qui s’est fait connaître grâce à L’Assassymphonie, qui présente un personnage tourmenté et déchiré entre vie et mort qu’est Antonio Salieri rival de Mozart. Ici, c’est le même thème, Arthur apprend la liaison cachée entre Guenièvre et Lancelot, et doit se résoudre à prononcer un jugement. Celui-ci est tiraillé entre sa raison et son cœur. Par conséquent, c’est une bonne chanson mais qui va parfaitement au chanteur.

La deuxième chanson est un duo entre Camille Lou et Florent Mothe, c’est Quelque chose de Magique :

Là encore, la ressemblance avec Danser sur ses Yeux dans 1789 : les Amants de la Bastille est troublante. Un duo où les chanteurs déclarent leur amour naissant portée par un enthousiasme débordant. Cette phrase est applicable aux deux chansons, mais cela fonctionne car Camille Lou excelle dans cet exercice et Florent Mothe lui rend la pareille. Le problème c’est que là encore, elle ressemble trop à d’autres chansons des comédies musicales. D’un certain point de vue, cette comédie musicale, ressemble presque trop aux autres précédemment citées.

Ma Note :

12/20

       Il y a beaucoup de points qui peuvent être retravaillés dans cette comédie musicale. Déjà, il y a la question du focus sur les épisodes de la légende arthurienne, le Graal (coupe où le sang du Christ aurait été versé) est mentionné à plusieurs reprises, seulement il est complètement oublié en fin de spectacle. Tant et si bien que celui-ci se termine au beau milieu d’un épisode de la légende : le bannissement de Lancelot. De ce fait des personnages tels que Perceval sont absents tandis que Gauvain a une importance toute relative.

        Ce qui revient principalement, c’est le manque d’originalité de cette comédie musicale par rapport à ce qui est proposé en la matière depuis plusieurs années. Certes les chanteurs et comédiens sont très bons mais il manque un air de fraîcheur à insuffler dans ce spectacle. Pourtant, cette comédie musicale vaut le coup d’œil, elle est bien rythmée, divertissante et très juste. Ainsi, les habitués et les non-initiés à la Légende du Roi Arthur y trouveront leur compte. Le fait que le spectacle reprenne fidèlement le matériau originel est un bon fil conducteur et donne une dimension didactique à la comédie musicale.

Voilà, c’est tout pour La Légende du Roi Arthur, j’espère que cela vous a donnée envie de le voir ou à piqué votre curiosité. A bientôt 🙂

Sources :

http://www.20minutes.fr/culture/1688331-20150916-legende-roi-arthur-comment-rappeuse-zaho-transformee-fee

http://www.lalegendeduroiarthur.com/

8 réflexions sur “La Légende du Roi Arthur : la magie à mi-temps

    • Merci content que cela t’ait plu. Oui je fais cela par honnêteté intellectuelle, histoire de pas prendre mes lecteurs pour des idiots.
      Chacun ses goûts, mais comme j’ai eu la chance de pouvoir y aller donc je préférais donner mon avis.
      En tout cas merci beaucoup!

      J’aime

  1. J’aime vraiment ce thème mais j’ai un soucis avec ce genre de comédie musicale. Sinon ton article est super sympa à lire. Je te conseille quand même l’album Excalibur la légende des celtes si tu aurais voulu une bonne comédie musicale sur ce thème. Merci pour ta critique !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire